Traitements Uro-gynécologiques
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Douleurs pelviennes
Les douleurs pelviennes peuvent avoir plusieurs causes : infection microbienne, déchirure lors de l’accouchement, inflammation ou encore endométriose. Elles ont souvent un retentissement important sur la vie sexuelle des patientes. Parfois associée à des exercices de relaxation et de respiration, la rééducation périnéale est un moyen efficace de mieux gérer ces douleurs, en apprenant notamment à détendre et relâcher les différents muscles.
Les douleurs pelviennes peuvent également provenir de tensions musculaires du plancher pelvien. La kinésithérapie peut lever ces contractions afin de redonner du mouvement dans les articulations sacro-illiaques et coxo-fémorales.
Prolapsus pelviens
Les prolapsus pelviens sont, quant à eux, définis comme la descente d’un ou plusieurs organes pelviens, comme l’utérus, le col de l’utérus, la vessie, l’intestin ou le rectum, vers l’entrée du vagin ou du rectum. Leurs symptômes varient selon le type de prolapsus (inconfort, lourdeur, présence d’une boule dans le vagin ou dans le rectum, incontinence urinaire ou fécale, difficulté à uriner ou à aller à la selle, inconforts dans les relations sexuelles). La prévalence des prolapsus est plus faible que celle de l’incontinence urinaire avec environ 30-40 % des femmes qui en souffrent significativement, principalement après la ménopause. Les prolapsus des organes pelviens surviennent également en raison d’un affaiblissement des tissus qui les soutiennent, soit les muscles du plancher pelvien et les ligaments qui n’offrent plus un bon support à ces organes.
Chez les femmes plus âgées, soit plus de 12 ans après le dernier accouchement, il y aurait, selon une récente revue Cochrane, un avantage significatif à pratiquer la rééducation périnéale et pelvienne en termes de réduction de la prévalence des symptômes de prolapsus, et ce, jusqu’à 2 ans après le traitement. La rééducation périnéale et pelvienne peut prévenir les symptômes de prolapsus qui se développent à plus long terme après l’accouchement.
Appuyés par 13 essais cliniques randomisés, les exercices du plancher pelvien semblent être efficaces pour réduire les symptômes urogénitaux chez les femmes présentant un prolapsus et pour soulager des symptômes spécifiques du prolapsus (par exemple, lourdeur vaginale).
L’incontinence urinaire
La grossesse et l’accouchement occasionnent beaucoup de changements au niveau du corps de la femme, en particulier au niveau du périnée. Il est très fréquent, après un accouchement, de présenter des signes d’incontinence urinaire. Heureusement, dans la plupart des cas, les fuites urinaires diminuent graduellement en fréquence suite à la récupération. Cependant, l’incontinence peut parfois persister ou encore resurgir plus tard au cours de la vie, notamment à la ménopause. C’est la raison pour laquelle l’évaluation et le traitement en rééducation périnéale par un kinésithérapeute s’avèrent une avenue prometteuse.
On estime qu’environ une femme sur trois présentera de l’incontinence urinaire dans les trois mois suivant l’accouchement. Le fait d’avoir présenté des fuites urinaires avant et pendant la grossesse augmente évidemment le risque d’en avoir en post-partum, d’où l’importance de porter une attention particulière à la musculature du plancher pelvien après l’accouchement et, idéalement même, durant la grossesse.
Lors de l’accouchement par voie vaginale, mais aussi lors des contractions et des poussées, les muscles du périnée subissent une grande pression et un étirement important. D’ailleurs, selon une étude, l’accouchement par césarienne d’urgence (c’est-à-dire lorsque la césarienne n’était pas prévue à l’avance) peut aussi mener à une incontinence urinaire post-partum, probablement à cause de la pression occasionnée sur le plancher pelvien et sur tous les organes du bassin. De plus, le fait que des points de suture au niveau du périnée aient été nécessaires serait un facteur de risque pour l’incontinence urinaire.
Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire : à l’effort (ou de stress), par impériosité (ou d’urgence, souvent combinée à une vessie hyperactive), par regorgement (ou par trop-plein), fonctionnelle et totale. Il existe aussi l’incontinence urinaire mixte, lorsque deux types d’incontinence sont combinés. La forme la plus fréquente après avoir accouché (et chez la femme en général) est l’incontinence urinaire à l’effort. Celle-ci est causée par une incapacité à maintenir la fermeture normale du sphincter de l’urètre (le conduit reliant la vessie à l’extérieur du corps) en réponse à une augmentation de la pression dans l’abdomen. Il y a donc des fuites lors d’un effort, tel soulever une charge, éternuer, tousser, rire, etc. Pour contrer cette pression, les muscles du périnée doivent être forts et coordonnés, et s’ils ont été affaiblis, il existe des exercices pour les renforcer.
Pour être efficaces, les exercices de renforcement du périnée doivent être faits régulièrement, et ce, pendant plusieurs semaines. De 40 % à 75 % des femmes qui les pratiquent remarquent une amélioration de leur contrôle urinaire.
Lors d’un traitement en rééducation périnéale, le kinésithérapeute commence d’abord par un questionnaire évaluant globalement la fonction urinaire ainsi qu’un examen clinique pour établir le plan de traitement. Des exercices sont alors enseignés et l’on détermine la fréquence des traitements de suivi, au besoin.
Outre les exercices de renforcement, certaines techniques peuvent être utiles pour retrouver la sensibilité profonde (ou proprioception) nécessaire à la coordination adéquate des fibres musculaires du plancher pelvien. D’autres techniques seront employées pour détendre certaines tensions musculaires, s’il y en a, ou assouplir la ou les cicatrices éventuelles.
Certains appareils peuvent également être utilisés pour favoriser le renforcement, notamment le dispositif de biofeedback. Celui-ci permet à la patiente de visualiser l’ampleur de la contraction du plancher pelvien à l’aide d’un graphique, de chiffres, ou encore d’entendre un signal sonore lorsque la force voulue est atteinte. Elle peut être très utile pour les femmes qui ne ressentent pas très bien les efforts qu’elles produisent au périnée.
Il est possible dans certains cas, d’utiliser la stimulation électrique pour « réveiller » ou activer les muscles du périnée. Le courant électrique, émis par une sonde intra-vaginale, occasionnera alors une contraction de ces muscles, à laquelle on combine un effort volontaire pour de meilleurs résultats.