Traitements gastro-intestinaux

Trouble du transit chez l’adulte

La rééducation du périnée postérieur ou rééducation ano-rectale peut être proposée en cas de :

  • difficultés d’évacuation des selles (aussi appelées constipation terminale ou dyschésie),
  • difficultés pour retenir les selles ou les gaz (on parle alors d’incontinence anale),
  • chez des personnes présentant un périnée contracté douloureux, elle peut être prescrite à visée de relaxation,
  • encoprésie (fuites de selles chez des enfants très constipés).

 

Elle est souvent associée à une rééducation abdominale.

On appelle constipation terminale ou dyschésie, des difficultés à évacuer les selles contenues dans le rectum ; on peut alors avoir besoin de pousser avec son ventre, d’appuyer à côté de l’anus pour aider les selles à sortir, voire même d’aller chercher les selles avec les doigts. Dans certains cas, cette constipation terminale est associée à une absence d’envie d’aller à la selle, le rectum se laisse alors distendre sans signaler au cerveau la nécessité d’évacuer : on parle d’hyposensibilité rectale, et/ou de mega rectum.

Si la dyschésie est en rapport avec un anisme (contraction paradoxale du canal anal lors de la poussée, alors qu’il devrait se relâcher), la rééducation visera à faire prendre conscience de l’anomalie et à obtenir une relaxation du périnée lors de la poussée. 

Si la dyschésie est due à un défaut de sensibilité rectale, des exercices avec un ballonnet intra rectal plus ou moins gonflé sera réalisé.

Si les fuites de selles ou de gaz sont dues à une force de contraction du sphincter anal insuffisante, on pourra renforcer ce muscle par électrostimulation : un courant électrique de faible intensité est appliqué en surface par une électrode située sur un diabolo placé dans le canal anal. Ce courant électrique induit une contraction du sphincter. Ces contractions répétées, améliorent la force musculaire. L’électrostimulation est une rééducation passive. 

En alternative, ou successivement le thérapeute peut proposer une rééducation active qui consiste à apprendre au patient à entretenir les muscles du périnée par un travail de contractions musculaires volontaires répétées.

Si les fuites de selles surviennent avec une sensation d’urgence (on parle d’impériosités), il s’agit le plus souvent d’un problème d’hypersensibilité du rectum. C’est l’incapacité du rectum à se distendre et à s’adapter qui lui fait perdre son rôle de réservoir, d’où des évacuations fractionnées et urgentes. Si les toilettes ne sont pas à proximité suffisante, des fuites de selles peuvent survenir. Pour rééduquer la sensibilité rectale, on s’aidera d’un ballonnet intrarectal progressivement gonflé. Le résultat de cette rééducation est variable, elle est meilleure dans les hypersensibilités rectales d’origine neurologique, mais moins efficace en cas de réduction de l’élasticité du rectum comme dans les chirurgies du cancer du rectum par exemple.

Méthodes utilisées pour la rééducation

Des exercices de respiration et contraction des muscles abdominaux profonds (transverse) et du diaphragme seront réalisés.

Des exercices de « musculation » des muscles du périnée également. Il est possible que le thérapeute réalise un appui sur les muscles périnéaux avec des manœuvres dites endo-cavitaires, à l’aide d’un doigt dans l’anus et/ou dans le vagin.

La technique dite du biofeedback consiste à renseigner le patient sur les mouvements de son périnée et des muscles abdominaux par l’intermédiaire d’une sonde introduite dans le canal anal qui mesure la pression et la dessine sur un écran d’ordinateur.

Ces différents exercices ont pour but de rendre le patient autonome afin qu’il puisse continuer à son domicile.

 

La rééducation du plancher pelvien postérieur constitue une aide majeure au traitement médical de première intention, pour les problèmes d’incontinence anale et de constipation terminale. Elle n’est ni difficile ni douloureuse.

L'encoprésie chez l'enfant

L’encoprésie est l’émission régulière de selles formées ou semi-formées dans les sous vêtements ou des endroits « inhabituels » (sur le sol…) après l’âge de 4 ans. L’encoprésie touche 1 à 4 % des enfants dans la population générale.

En cas d’encoprésie, l’enfant se retient volontairement d’aller à la selle. Il ne va plus évacuer ses selles aux toilettes ou sur le pot, son rectum se remplit et des fuites se produisent par débordement sans qu’il n’y pense.

La stagnation des selles dans le rectum est due à un effort de retenue exercé par l’enfant de façon consciente alors qu’il ressent normalement le besoin d’aller à la selle. L’évacuation est volontairement différée.

Au fur et à mesure, le besoin d’aller à la selle s’émousse, car le rectum s’habitue à être rempli à des volumes de plus en plus importants. Au-delà d’un certain volume de selles dans le rectum le sphincter anal lisse se décontracte de manière physiologique et des fuites de selles moulées ou semi-formées se produisent lorsque l’attention de l’enfant se relâche et qu’il ne pense plus à se retenir, en serrant la partie striée de son sphincter anal. Les fuites de selles se font par débordement du rectum qui est trop rempli.

Si les selles stagnent longtemps dans le rectum, elles durcissent et forment alors une grosse boule dure appelée fécalome qui peut peser jusqu’à un kilo ! Ce fécalome irrite la paroi rectale, provoquant ainsi des sécrétions fécaloïdes (liquide sécrété par la paroi du rectum teinté comme des selles) qui s’échappent par l’anus, à différencier d’une diarrhée.

Les enfants encoprétiques sont souvent au départ des enfants constipés, ce qui facilite la stagnation des selles dans leur intestin et notamment dans leur rectum.

On distingue l’encoprésie de l’incontinence vraie, cette dernière étant due à une anomalie du sphincter causée par des maladies neurologiques ou à des malformations congénitales. On la distingue aussi des fuites causées par le remplissage anormal du colon lors d’une anomalie de fonctionnement de sa paroi musculaire qui ne se contracte pas, comme dans la maladie de Hirschprung.

Le traitement de la constipation est indispensable. Il permet en ramollissant les selles d’aider l’enfant à les évacuer et rend les défécations moins douloureuses. Il reposera sur un régime riche en fibres, légumes, fruits avec une ration hydrique suffisante. Le kinésithérapeute propose alors des conseils hygiéno-diététiques. Il proposera également l’apport d’un calendrier pour initier les bonnes habitudes en matière de fréquence défécatoires. Il s’agira aussi de vulgariser le cycle digestif et le plancher pelvien afin que l’enfant comprenne l’enjeu de sa rééducation.